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Léa Blivet, arbitre officielle pour le FC Mordelles depuis le début de saison 2022-2023.

Début de la mini-série consacrée à l’arbitrage au FC Mordelles. On débute avec Léa Blivet, arbitre officielle depuis le début de saison. Entretien.

Elle fait partie de ces personnes engagées au FC Mordelles. Membre du bureau, joueuse en équipe seniors féminine mais également arbitre officielle pour le club, à 22 ans, Léa Blivet dispose d’une triple casquette. Arbitre depuis peu, elle nous livre ses premiers retours sur son début d’expérience.

Le mois de décembre est celui consacré à l’arbitrage au niveau du PEF. Pendant tout le mois, vous retrouverez des entretiens exclusifs de nos arbitres officiels. Léa est la première !

L’an dernier tu évoquais l’envie de devenir arbitre officielle, où en es-tu aujourd’hui ? 

“J’ai passé mes premiers diplômes d’arbitre officielle. J’ai validé ma pratique en arbitrant un match de U18 D1 entre CPB Bréquigny et GJ Fougères. Un match peu évident à arbitrer mais qui m’a permis de valider quand même.”

Quelles sont tes premières impressions et à quel niveau peux-tu arbitrer ?

“Ça se passe bien. Il y a des matchs plus faciles que d’autres. Certains où je suis plus en forme que d’autres également. J’ai le niveau pour arbitrer en seniors D3. J’arbitre sur le secteur Monfort (Ouest rennais). Je peux également arbitrer en R2 féminine. Du fait que je sois une arbitre féminine, j’arbitre souvent en R2F.”

Le contexte

Pourquoi avoir voulu devenir arbitre officielle ?

“Il y a deux petites choses : mon père du fait qu’il soit arbitre ça m’a poussé à me poser la question. J’ai toujours apprécié faire arbitre de touche. Et puis j’en étais à un moment de ma « carrière » footballistique où j’étais très souvent blessée. Donc l’arbitrage c’était pour moi le meilleur compromis pour rester au bord des terrains.”

Léa Blivet arbitre officielle du FC Mordelles en pleine action à Bréquigny.

Comment se passe l’examen ? Est-il difficile ?

“L’examen en lui-même est vraiment très abordable. Le district a besoin d’arbitres. Ils ne peuvent pas se permettre de fermer la porte à trop de monde. Le plus dur c’est de se faire respecter et parvenir à garder son match. Sur un coup de sifflet on peut perdre le fil du match et derrière ça peut être très très compliqué.”

Quel type d’arbitre es-tu ?

“Moi j’aime laisser jouer. Je reviens peu sur les fautes. Je mets peu de cartons, parfois peut-être pas assez. J’essaye au maximum de faire de la pédagogie ! Mais c’est vraiment en fonction de la personnalité de chaque arbitre.”

Un arbitrage différent avec les hommes ?

Tu disais arbitrer des femmes mais aussi des hommes, quelle est ta préférence ?

“Ce n’est pas le même type d’arbitrage. Pour le moment je n’ai pas de préférence. J’ai fait 5 matchs avec des expériences différentes.”

Quelles est la différence majeure entre les deux publics ?

“Le fait que je sois une femme qui arbitre des hommes, ils gardent une plus grande distance physique avec moi. Ils viennent moins proche de moi réclamer quelque chose contrairement à quand ce sont des hommes qui arbitrent.”

Léa Blivet joueuse du FC Mordelles chez les seniors féminines contre Irodouer.

L’arbitrage, un impact sur son comportement de joueuse ?

As-tu modifié ton comportement sur le terrain depuis que tu es devenue arbitre ?

“Non parce que je pense que je n’ai jamais été très démonstrative. Je n’ai jamais trop critiqué l’arbitrage. Le fait d’être arbitre me permet par contre de pouvoir donner des petits conseils aux arbitres amateurs en match. Le très bon arbitre amateur, même s’il n’a pas une petite formation, il passe souvent à côté de très grosses choses.”

Parviens-tu as allié arbitrage et foot en club malgré tout ?

“J’essaye de m’organiser au maximum en alliant les deux. Au début d’année je donne au district mes disponibilités. Je dois arbitrer 10 matchs minimum pour pouvoir couvrir le club en raison de mon statut. Jusqu’ici j’ai arbitré 5 rencontres, le reste du temps je le passais sur le terrain en tant que joueuse. Certains week-ends il m’arrive d’arbitrer le samedi soir et de jouer le dimanche.”

Peux-tu nous parler de ton statut justement ?

“C’est une bonne expérience. Ça permet d’avoir une autre vision du jeu. Je pense que le statut d’arbitre-joueur est un bon compromis. Même si ce n’est pas toujours facile d’alterner un week-end sur deux entre les différents rôles. Il ne faut pas s’attendre à jouer dans les meilleures équipes par exemple.”

Souvenirs, conseils et ambitions 

As-tu déjà un meilleur souvenir en tant qu’arbitre officielle ?

“Le premier match que j’ai arbitré seule. J’étais très stressée. C’était deux clubs que je ne connaissais pas du tout. Je suis toujours stressée avant les matchs mais celui-là c’était le premier en solo. En plus j’avais encore en tête mon dernier match qui ne s’était pas trop bien passé… Alors j’ai appliqué le protocole à la lettre et j’ai fait mon arbitrage et à la fin tout le monde est venu me remercier pour mon arbitrage. Les entraîneurs ont demandé depuis combien de temps j’arbitrais et étaient surpris de ma réponse.”

Serais-tu capable de nous expliquer quel est le role d’un arbitre dans un club amateur ?

“Le club en fonction de sa taille est obligé de fournir des arbitres officiels au district avant chaque saison sous peine d’amende. Au FC Mordelles je crois que nous avons pile poil le nombre exact. Et puis il y a des quotas. Avoir un jeune arbitre ou un arbitre féminin rapporte des points en plus par exemple. Je profite de l’interview pour dire que si certains veulent s’investir, il ne faut surtout pas hésiter.”

Quel conseil donnerais-tu au club pour donner goût à l’arbitrage ? 

“Chez les jeunes il faudrait les former sur la touche, les hors-jeu et connaître les bons gestes avec les drapeaux. Plus on commence tôt la touche, moins on est dégoûté de la faire en match à mon avis.”

Enfin, as-tu des objectifs particuliers pour la suite de ta carrière d’arbitre officielle ?

“Je n’ai pas vraiment d’objectif en terme de niveau. J’ai surtout envie de progresser pour être plus à l’aise et prendre du plaisir à chaque match. Ce n’est pas encore le cas quand je ne gère pas bien mes matchs. Ensuite on pourra parler de niveau mais la D3 me va très bien tant que je ne suis pas 100% à l’aise avec ça.”