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Christian Blivet, arbitre officiel pour le FC Mordelles.

Suite de la mini-série dédiée à l’arbitrage au FC Mordelles. Entretien avec Christian Blivet, un arbitre au parcours particulier.

Au FC Mordelles, un Blivet peut en cacher un autre. Après avoir découvert Léa, arbitre officielle depuis le début de saison, déceouvrez Christian son papa, également arbitre officiel !

Peux-tu te présenter ?

“J’ai 55 ans et je suis arbitre depuis peu finalement. J’ai commencé juste avant le covid et je n’ai même pas eu le temps de faire le dernier match de pratique qui donne l’autorisation d’arbitrer officiellement. Cette année devrait donc être la première année complète pour moi puisque l’an dernier mes horaires de boulot ne me permettaient pas d’être là tous les dimanches. En effet je suis moniteur éducateur. Je travaille auprès d’ados et de jeunes autistes.”

Quel public arbitres-tu et combien de matchs as-tu à ton actif ?

“Je ne peux pas te dire exactement mais on est aux alentours d’une bonne vingtaine de matchs en un petit peu plus de deux ans. Je n’arbitre malheureusement que des hommes (rires). Je suis soit au centre en D3, soit arbitre assistant en R2. Étant donné que je n’arbitre pas au centre au niveau régional chez les garçons, je ne suis pas autorisé à le faire chez les féminines. Oui j’aurais bien aimé arbitrer les féminines malgré que ce soit différent.” 

Le contexte

Pourquoi être devenu arbitre officiel ?

“Par hasard. Je l’ai proposé ici au club. Je l’avais déjà fait auparavant pour dépanner lorsque l’on était sur Rennes avec Léa. Ici aussi je l’avais déjà fait. Plutôt que de le faire au doigt mouillé, j’ai proposé mes services. Parce qu’on croit savoir mais on ne sait pas. J’ai donc décidé de passer le pas. À 55 ans je suis un jeune arbitre !”

Christian Blivet, arbitre officiel du FC Mordelles lors d'un match à Bréal.

Tu dis être devenu arbitre officiel par hasard, c’est à dire ?

“Je n’avais même pas l’intention de devenir arbitre officiel. Je voulais simplement me former même si je le faisais bénévolement pour le faire le plus correctement possible. Après une fois la formation faite, autant passer de l’autre côté de la barrière et le devenir réellement.”

Le plaisir d’officier

Est-ce difficile d’être arbitre officiel ?

“Oui c’est difficile mais c’est ça qui est intéressant. Il faut en une fraction de secondes, allier de la théorie que l’on se doit d’avoir, la physionomie du match, son histoire… il faut également avoir une bonne mémoire pour se rappeler à qui l’on a mis un jaune par exemple. Parce que nous on n’a pas d’oreillette pour nous le rappeler. Et puis chaque match est différent.”

Qu’est ce que tu apprécies au contraire ?

“Le contact humain. C’est ce que j’adore. On est un chef d’orchestre avec 22 joueurs sur le terrain. C’est du contact, de la pédagogie et de l’explication et puis parfois il faut sévir. À l’inverse, parfois il y a des matchs où l’on a envie que ça se termine quand on passe à côté de notre match.”

Léa l’expliquait, sur un coup de sifflet tu peux perdre le fil de ton match, d’accord avec ça ?

“Je suis tout à fait d’accord avec ça. C’est impressionnant. Pour moi il y a toujours un moment charnière. Ce sont les 15 dernières minutes parce que tout le monde fatigue. Chacun est moins serein, a moins d’oxygène dans le cerveau. Selon le scénario, certains vont se déchirer pour ramener le but qu’il manque. Et à ce moment-là, ça peut arriver, le coup de sifflet ne tombe pas où il faut…”

Ton meilleur souvenir d’arbitre officiel ?

“J’ai en tête un match qui est un très mauvais souvenir en terme de réussite de mon match. Par contre j’ai vécu quelque chose de très sympa. C’est le capitaine de l’une des deux équipes, qui devait avoir une vingtaine d’années, qui est venu me voir à la fin du match. Et on ressent en général quand une poignée de main est sincère ou non. Là elle l’était et il me réconforte presque en me disant : « Ne les écoutez pas ils ne disent que des conneries. » Et j’ai trouvé ça très mignon de voir ce gamin réagir de la sorte.”

Léa et Christian Blivet, arbitres officiels pour le FC Mordelles.

Objectifs et transmission

Qu’est ce que tu conseillerais pour donner envie aux gens de devenir arbitre ?

“Ce serait bien que les gens aillent voir ce qu’il se passe réellement dans le milieu. On pourrait organiser des rencontres pour que des arbitres puissent présenter leur métier aux jeunes et aux moins jeunes. On se fait forcément des fausses idées. Moi la première chose que j’ai pu me dire en sortant de la formation c’est : « On n’y connaît rien. On est tous pareil devant la télé à faire nos lois mais on n’y connaît rien. »”

Serais-tu prêt à le faire ?

“Je n’en ai pas eu l’occasion mais par contre ce serait avec plaisir s’il fallait venir parler d’arbitrage au club. Et puis on a de la chance puisqu’on a un jeune qui fait ses études là-dedans, une féminine, un ancien et un moins ancien.”

Enfin pour ce qui est des objectifs, quelles sont tes ambitions ?

“Je ne le ferai pas 10 ans non plus mais c’est vrai qu’il n’y pas d’âge pour commencer. J’ai commence à 52 ans et je connais des arbitres de régions qui ont plus de 60 ans. Je n’ai aucun objectif de niveau. Si je n’arbitre jamais en D2 ou en D1 ça ne va pas m’empêcher de dormir. J’aimerais juste être le plus propre possible dans ce que je fais. Mon objectif qui m’amuserait bien aussi ce serait d’être l’assistant de Léa sur un match.”